Repas pour les migrants de La Maison

Nos actions

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Chronologie
Janvier 2020
Mission exploratoire en Grèce, à Samos et Chios
Mission exploratoire en Grèce, à Samos et Chios
Février 2020
Soutien au projet Armonia, restaurant solidaire
Soutien au projet Armonia, restaurant solidaire
Avril 2020
Soutien au projet Open Door, distributions alimentaires
Soutien au projet Open Door, distributions alimentaires
Mai 2020
Opérations de nettoyage du bidonville, construction de blocs sanitaires H/F et de douches, en partenariat avec MSF
Opérations de nettoyage du bidonville, construction de blocs sanitaires H/F et de douches, en partenariat avec MSF
Mai 2020
Soutien à l'ONG Just Action pour des distributions alimentaires
Soutien à l'ONG Just Action pour des distributions alimentaires
Juillet 2020
Ouverture d'un magasin solidaire avec Just Action
Octobre 2020
Construction de poubelles dans le bidonville
Construction de poubelles dans le bidonville
Mars 2021
Projet La Maison des Femmes, construction d'une tente réservée aux femmes, groupes de parole
Projet La Maison des Femmes, construction d'une tente réservée aux femmes, groupes de parole
Avril 2021
Mise en place de consultations psychologiques en partenariat avec TerraPsy
Mise en place de consultations psychologiques en partenariat avec TerraPsy
Avril 2021
Soutien spécial Ramadan avec Armonia, financé par Dignité International
Septembre 2021
Ouverture d'une halte-refuge La Maison, à 800 mètres du hotspot de Zervou
Ouverture d'une halte-refuge La Maison, à 800 mètres du hotspot de Zervou

Historique

Nos premières actions dans le camp de Vathý à Samos

Depuis janvier 2020, l’AASIA se déploie avec son programme ON THE ROAD sur les îles grecques de Samos et de Chios où se trouvaient environ 12.000 réfugiés bloqués dans l’attente de réponses de la part de l’Union Européenne et abandonnés à leur sort. La crise du Covid-19 a encore plus touché la vie et la dignité de ces milliers de personnes vivant dans des conditions insalubres, incompatibles avec un confinement adéquat…

Jusqu’à 10.000 migrants se sont entassés, dans un espace initialement prévu pour 615 personnes, au milieu des déchets, des rats et des serpents sur les collines, à seulement quelques mètres du centre-ville de Vathy, où les 5.000 habitants de la ville faisaient face à une situation qui les dépassait complètement …

Les conditions sanitaires et alimentaires étaient indignes. Les droits fondamentaux et l’accès à l’éducation étaient totalement bafoués, les contrôles et les restrictions de circulation, renforcés du fait de la crise Covid-19, se sont ajoutés pour créer un climat de tensions qui se traduisait parfois par des actes de violence. Les ONG locales et internationales, dont l’AASIA, se sont impliquées pour compenser les manquements de l’État Grec et de l’Union Européenne.

Conséquences directes ou catastrophe naturelle, deux incendies allumés par des désespérés et un séisme de magnitude 7 (le 30 octobre 2020), n’ont fait qu’empirer les choses.

Grâce à l’engagement important d’un premier partenaire financier et l’aide d’une soixantaine de donateurs privés, l’AASIA a pu lancer plusieurs opérations alimentaires pour les personnes les plus fragiles, ainsi que la mise en place de différentes actions pour améliorer l’hygiène de la jungle du camp de Samos. Avec l’aide de partenaires locaux, plus de 50 000 repas seront distribués aux plus fragiles (femmes seules, avec enfants, mineurs non accompagnés, personnes malades) et ce pendant un an et demi. 

Des sanitaires avec douches et WC séparés homme/femme seront construits. Le nettoyage d’une partie du bidonville sera organisé, une Maison pour les Femmes Afghanes construite, des groupes de parole mis en place… tout cela pour préserver un peu d’hygiène et de dignité dans le bidonville, ainsi qu’un peu d’Humanité et de Solidarité.

 

De la jungle au camp fermé

Contexte

Depuis Septembre 2021, la situation est la suivante : la Grèce, subventionnée par l’Europe, a construit un nouveau camp avec des containers (chauds l’été, froids l’hiver,…) certes plus salubre que l’ancien mais entouré de barbelés, à 8 km de la ville la plus proche,  avec des droits de circulation contraints. L’ouverture de ce nouveau camp fermé à Zervou n’a pas changé fondamentalement la réalité de la vie des migrants, et n’a certainement pas amélioré leur état psychique.

Prévu depuis si longtemps (la construction a commencé en 2019) et plusieurs fois repoussé (la première date de transfert envisagée était en été 2020), le transfert vers le nouveau camp de Zervou a enfin débuté le 20 septembre 2021, mettant fin à des mois d’attente et d’incertitude.

Sur le papier, il présente quelques avantages par rapport à l’ancien et sa jungle : vrais lits, douches, air conditionné, par exemple. Mais la réalité est tout autre avec des containers mal isolés des intempéries et de l’eau, l’inondation du terrain en cas de fortes pluies, le vent froid en hiver et la chaleur de l’été sur ce plateau désertique… De plus, trop distant de la ville, il ne permet plus aux réfugiés de s’approvisionner régulièrement.

D’ailleurs, on ne voit pratiquement plus de réfugiés dans la ville même si on estime à 1.200 leur nombre dans le camp. Il y a bien une navette toutes les heures entre le camp et la ville, mais à 1,60 € le ticket !

Les activités sociales sont réduites au minimum et même les secours de la religion ont disparu avec l’ancien camp : les 7 mosquées, les 6 églises chrétiennes construites solidairement dans la jungle ont été démantelées et aucun lieu n’est prévu dans le camp de Zervou. De même pour la salle de gym en plein air, la salle de classe pour les enfants, la salle de jeux pour les adultes.

La quasi-totalité des ONG est partie ou a revu ses activités à la baisse et l’AASIA On The Road est la seule ONG française qui continue d’apporter du réconfort à ces migrants.

"La Maison"

Halte-refuge pour les migrants

Pour nous adapter à la nouvelle situation, l’AASIA On The Road a loué « La Maison », proche du nouveau camp, choisie pour pouvoir continuer notamment l’activité de soutien psychologique. Après le départ des autres ONGs, l’idée est venue d’en faire une halte-refuge pour les réfugiés… Ces derniers ont de plus en plus besoin de notre soutien, particulièrement moral et psychologique et leur nombre va recommencer à augmenter à Samos et ailleurs en Grèce.

Nous ne pouvons pas les abandonner à leur sort…

Actuellement, l’équipe de « La Maison » se compose de Marc-Antoine, présent depuis le début de l’aventure, Annie, une enseignante retraitée qui vit en Grèce, Mohamed, réfugié, Arianne, volontaire en service civique arrivée le 1er juillet, depuis le 10 octobre, et tous les réfugiés qui aident sur place à nettoyer, faire la cuisine, la vaisselle, le jardin… et tous les membres et sympathisants d’AASIA On The Road, qui passent 3 jours, une semaine, ou plus et qui apportent les compétences qu’ils ont pour créer une activité, même éphémère.

Les restrictions d’intervention ne nous donnent pas beaucoup d’options aujourd’hui, sinon d’être là sur le terrain et d’offrir un peu d’humanité et d’hospitalité à ceux qui peuvent sortir du camp et recherchent un peu de détente et de respect. Pour prévenir la montée des tensions, les risques d’actes du type incendies, automutilations, violences, le désespoir et les troubles du sommeil, c’est la fraternité, la convivialité et la considération que nous devons proposer à ces exilés.

« La Maison » est le lieu idéal pour accompagner cette population captive, spoliée, tourmentée, vers un regain de dignité, en lui donnant la possibilité de se retrouver dans un espace accueillant pour participer à diverses activités socio-culturelles; en clair, elle apporte un peu d’ « Humanité » et de « Solidarité ».

Les activités
  • Empowerment pour une meilleure intégration : cours de grec,  ateliers de couture, pratique de l’anglais…
  • Activités de bien-être : groupes de parole, écoute empathique, cours de théatre, gymnastique, yoga…animés par des réfugiés ou nos volontaires
  • Activités de plein air : balades en montagne ou à la plage, pique-niques, jardinage
  • Actions « d’opportunité », comme la venue en janvier 2022 de SO MED qui en 2 jours a procédé à une soixantaine d’examens des yeux et a fourni 35 paires de lunettes
  • Repas : la nourriture distribuée au camp est loin d’être bonne ou suffisante
  • Et aussi : boire un thé, échanger, s’épancher, rire, jouer, recharger son téléphone…
Les groupes d'écoute empathique

Les groupes de paroles sont des lieux de partage, où chacun peut s’exprimer et échanger librement sans jugement. C’est un espace qui permet l’expression des sentiments tels que la colère, la tristesse, le bonheur…

Les thèmes sont définis avant chaque session en collaboration avec les personnes concernées pour répondre au mieux à leur détresse psychologique et émotionnelle. C’est aussi un moyen de mélanger les communautés.

Au-delà du simple lieu d’échange, le groupe invite à la solidarité, à la mobilisation des ressources pour affronter la réalité. Les rencontres qui s’y font, permettent le temps d’un instant de se couper du quotidien dans un espace serein, en réduisant l’isolement et renforçant les liens sociaux.

Fin août, juste avant le transfert du camp, nous avions sept groupes de parole, chacun spécialisé pour une communauté homogène (femmes afghanes, Africains anglophones, adolescents afghans, hommes francophones …).

Aujourd’hui, l’incertitude du lendemain (transferts fréquents et intempestifs) et les limitations à la circulation des réfugiés, rendent plus compliquée l’organisation de ces groupes avec régularité. Nous sommes en train de refondre complètement leur programme et retrouver l’ancien rythme pour cette forme de soutien, très appréciée de nos protégés.

Merci pour votre aide en faveur de ces oubliés de la solidarité européenne